Les traitements de surface offerts par Vac Aero International permettent d’augmenter de façon draconienne la durée de vie de certaines pièces d’avion. La PME travaille également à la réduction de sa propre empreinte environnementale.
« Sans nos revêtements, certaines pièces peuvent durer jusqu’à un an d’utilisation. Avec nos revêtements, ça peut monter jusqu’à 20 ans, c’est non négligeable », explique Jean-Louis Pelletier, directeur de la technologie et de l’innovation chez Vac Aero International.
L’entreprise, qui existe depuis 65 ans, a des installations dans la région de Montréal et en Ontario. La division québécoise offre des services de traitement de surface et de traitement thermique sur diverses pièces d’avion, principalement sur des morceaux de moteur et de trains d’atterrissage. L’entreprise a comme clients plusieurs noms importants de l’industrie aérospatiale, dont Boeing et Pratt & Whitney. Au total, ce sont environ 150 employés qui travaillent au sein de l’entreprise.
« C’est quelque chose que les gens sous-estiment beaucoup en termes d’impact environnemental », souligne Patrick Gosselin, vice-président, Québec, de Vac Aero International. Pour lui, la fréquence à laquelle les pièces sont remplacées a un impact certain sur la construction d’aéronefs moins polluants.
« C’est comme de la peinture », précise M. Pelletier. Il explique que pour créer le revêtement des pièces, du métal est projeté à très haute vitesse à l’aide d’une flamme très chaude, à environ 5000 degrés Kelvin (4727 degrés Celsius). « C’est environ la température de la surface du Soleil », précise-t-il.
En plus d’augmenter de façon importante la durée de vie des parties de l’avion, le revêtement utilisé par Vac Aero International remplace un ancien procédé utilisant du chrome. « Les anciens types de revêtements étaient moins bons pour l’environnement et pour la santé des employés », dit Jean-Louis Pelletier.
Procédés modernes
À l’usine de Boucherville visitée par La Presse, plusieurs robots manipulent des composants d’avions sur lesquels est projetée une lumineuse flamme blanche, presque aveuglante. L’entreprise s’est donné comme objectif d’acheter un nouveau robot chaque année. Elle en a désormais un peu plus d’une dizaine. Malgré cela, l’usine de la PME a réussi à réduire l’utilisation d’électricité. « Dans les cinq dernières années, on a beaucoup réduit la consommation électrique », fait valoir M. Pelletier.
Le procédé utilisé par l’entreprise a aussi pour effet de réduire la masse des pièces, ce qui fait économiser du carburant aux avions. « Moins c’est pesant, moins ça coûte cher d’essence », résume M. Pelletier.
L’entreprise a également fait une évaluation de l’empreinte carbone de ses activités et de ses usines. « Grâce à ça, on a une idée de notre empreinte carbone, dit Jean-Louis Pelletier. L’avantage [pour l’empreinte carbone], c’est qu’on utilise des gaz qui ne rejettent pas de CO2. »
En plus de fabriquer des pièces d’avion, Vac Aero International fait de la revalorisation de fours industriels. L’entreprise récupère des fours usagés et en refait entièrement l’intérieur. « Quand on change ça, on va chercher un gain de 30 % d’électricité », précise Patrick Gosselin.
Pour moins polluer, Vac Aero International récupère aussi ses déchets industriels. « [Les déchets] sont récupérés par des compagnies qui vont leur donner une deuxième vie », dit M. Gosselin.
Source : La Presse, 23 octobre 2024.