Nétur, une PME de 50 personnes, présente des innovations qui intéressent des centres de recherche et des acteurs importants de l’aérospatiale. C’est d’ailleurs une des grandes forces de l’écosystème québécois : faire collaborer des acteurs différents dans le même objectif de compétitivité et de décarbonation.
C’est par la fabrication additive que Nétur contribue à la décarbonation de l’aérospatiale. En 2018, la PME de Saint-Hubert a investi 4,5 millions de dollars pour se doter de trois machines capables d’imprimer des composants de pièces de moteurs en aluminium, en titane et en Inconel1.
Dans sa démarche, l’entreprise comptant 50 collaborateurs a pu miser sur la densité de l’écosystème aérospatial québécois, en nouant un partenariat avec l’Université McGill et Pratt & Whitney Canada, et en s’appuyant sur l’École nationale d’aérotechnique (ENA).
Nous nous sommes vraiment structurés pour être capables d’être performants en fabrication additive. Nous avons recruté une personne avec une maîtrise en métallurgie et une autre avec un postdoc de McGill, et plusieurs techniciens de l’ENA.
– Stéphane Turcotte, président de Nétur
Depuis, Nétur accueille en permanence cinq ou six étudiants de l’ENA qui sont en alternance travail-études.
Un allègement apprécié
La fabrication additive permet de réduire de 20 à 30 % le poids des composants fabriqués. « Traditionnellement, en usinage, on soustrait de la matière. Ici, on additionne de la matière, ce qui évite le gaspillage », explique Stéphane Turcotte. « Avec nos logiciels, nous procédons à des améliorations qui réduisent les surfaces pour concevoir des composantes beaucoup plus légères en respectant les mêmes exigences. » Ce gain sur le poids est apprécié des fabricants de moteurs. Il suffit d’imaginer si le même gain était obtenu sur l’ensemble des pièces…
Pour l’heure, une seule des trois machines réalise de la production de composants, tandis que les deux autres œuvrent au développement du procédé. Nétur s’apprête à se doter d’une nouvelle machine capable de travailler avec quatre lasers au lieu de deux, afin de gagner en rapidité, et soutenir la croissance annuelle de 20 % du carnet de commandes en fabrication additive.
La PME travaille déjà sur les futurs moteurs Pratt & Whitney Canada. Et des discussions sont en cours avec Héroux-Devtech. Si la recherche-développement et les innovations se font à Saint-Hubert, Nétur a ouvert un centre de production d’usinage traditionnel avec une vingtaine d’employés en Pologne, afin de suivre son client Pratt & Whitney Canada, qui dispose d’usines en Europe de l’Est. Et la PME prépare son déploiement aux Philippines.
1. Inconel est une marque désignant des alliages utilisés dans des industries de pointe.
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