L’inflation et la hausse des taux d’intérêt ébranlent le secteur manufacturier – un article du Devoir

Pour les PME manufacturières québécoises, l’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt font partie des principaux défis observés au cours de l’année 2022. C’est notamment ce que révèle la récente édition du Baromètre industriel québécois de STIQ, qui brosse annuellement un portrait du secteur à travers une série d’indicateurs mesurables.

La 14e édition du Baromètre industriel québécois de STIQ indique que l’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt nuisent à la compétitivité des PME manufacturières québécoises. Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ, signale d’ailleurs que la moitié des entreprises répondantes ont subi une baisse de leur marge bénéficiaire et 93 % d’entre elles ont été contraintes d’augmenter leurs prix afin de faire face à la situation.

« Une entreprise sur dix craint pour sa survie et certaines disent avoir des problèmes de liquidités, déplore le p.-d.g. La capacité des entreprises à investir en recherche et développement a particulièrement diminué au cours de cette période et certaines ont dû retarder leurs projets d’investissement », poursuit-il.

Penser de manière stratégique

Afin de survivre, les entrepreneurs doivent trouver des solutions innovantes, comme en témoigne Danny Thibodeau, président de Précision SF Tech, une PME spécialisée en aéronautique. « L’automatisation et la robotisation sont essentielles pour rester compétitif à long terme, car l’augmentation des taux d’intérêt a un impact direct sur les profits de l’entreprise », dit-il. Il explique avoir récemment fait l’acquisition de « deux nouvelles machines dernier cri » pouvant fonctionner seules, ce qui augmente l’efficience et ne nécessite presque pas de personnel.

Cependant, les effets de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt sont parfois tels que « certaines entreprises sont devenues plus sélectives dans leur choix de projet ou de technologie », comme le souligne Richard Blanchet. Il estime également qu’à long terme, le principal risque est l’augmentation des prix, en raison des coûts des équipements et de matières premières toujours plus élevés.

Selon Richard Blanchet, les entreprises n’ont pas toujours la possibilité de « refiler les hausses de coûts aux clients » à cause de contrats fixes. Pourtant, comme le souligne Danny Thibodeau, « on doit pouvoir être compétitif pour obtenir des contrats, et les répercussions sont encore plus importantes quand on est une PME de 36 employés ».

La rareté de main-d’oeuvre est également un facteur aggravant et représente « le premier motif pour lequel les entrepreneurs n’en font pas plus », indique le président de Précision SF Tech.

Le p.-d.g. de la STIQ reste cependant optimiste. Il estime que les défis liés à l’inflation et aux taux d’intérêt sont cycliques et se « réjouit que les pouvoirs publics aient compris l’importance d’avoir un secteur manufacturier fort au Canada et au Québec. » Il préconise par ailleurs la formation et le recrutement, qu’il soit local ou international, afin d’aider les entreprises.

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